La confection de nos cravates: l'envers du décor
La Lombardie est depuis le Moyen-âge une région pionnière de l’élevage de vers à soie. Les soies que nous proposons sont tissées dans un atelier au savoir-faire unique de la région de Côme, berceau historique de la soie en Italie. Côme est devenue la capitale mondiale de la cravate, alliant la qualité des matières à l’expertise des tisserands. Avec l’arrivée de métiers à tisser mécaniques, les ateliers ont su se moderniser tout en conservant leur savoir-faire historique.
Le savoir-faire dévoilé
Une fois tissé, nos rouleaux de tissus sont envoyés dans notre atelier de confection au sud de l’Italie, à Lecce. Nos cravates y sont fabriquées grâce à du matériel de coûture hautement sophistiqué : des ciseaux, de la craie, quelques machines à coudre, du fil et des aiguilles !
Le tissu est d’abord délicatement déroulé en plusieurs couches superposées : c’est le déroulage (1). Lorsque l’étoffe ne présente pas de motifs, plusieurs tissus différents peuvent être travaillés en même temps. Dans le cas contraire, le déroulage et la découpe sont effectués tissu par tissu pour obtenir des motifs de cravates bien positionnés. Cette étape est très importante car il faut être attentif au moindre pli : le tissu doit être déroulé bien à plat, puis les différentes couches sont fixées ensemble à l’aide de pinces afin de ne pas se désolidariser lors des étapes suivantes.
Après le déroulage vient le dessin (2), qui consiste à tracer à la craie de facon précise le patron de la cravate sur le tissu. Nos avons dessiné nos propres patrons afin de pouvoir confectionner des cravates à la ligne idéale, qui puissent être nouées facilement en conservant une belle tenue sur la journée. Les cravates The Nines ont été développées suivant un patronage propre.
Pour finir, le tissu est découpé suivant le tracé grâce à un ciseau à lame circulaire (3). Les artisans avec lesquels nous travaillons possèdent une grande expertise qui passe en premier lieu par le respect de règles de sécurité : port de lunettes et gant en côte de maille afin d’éviter toute blessure ! L’expérience dans le maniement de cet outil permet de garantir une découpe homogène et continue, qui donne un tombé plus régulier à la cravate finie.
(1) Le déroulage et découpage aux ciseaux – (2) Le dessin de la forme à la craie – (3) Le découpage à la lame circulaire
Les secrets d'un assemblage soigné et minutieux
Une fois les différents éléments découpés, il faut alors coudre et assembler le grand pan, le petit pan et le tour de cou, sans oublier la doublure et la triplure ! Cette triplure est posée sur l’intérieur de l’enveloppe externe de la cravate avant d’être cousue sur ses côtés à l’aide de coutures lâches qui permettront à la cravate de conserver souplesse et tenue. L’assemblage nécessite une grande rigueur car l’épaisseur de la soie et de la triplure peuvent être très différentes. Il est donc fondamental d’adapter la triplure et les fils utilisés à la soie choisie. Par exemple, nos cravates en soie imprimée possèdent une triplure légèrement plus épaisse que celles en soie tissée, car la soie imprimée est généralement beaucoup plus fine. Nous choisissons donc la triplure et les fils adaptés à chaque cravate afin que celle-ci conserve une belle main et une tenue de qualité, quel que soit son tissu externe.
Ensuite, l’ensemble est repassé (5) une première fois : les extrémités sont pliées de manière uniforme et les plis des coutures sont formés. Nous utilisons pour cela un fer spécial à basse température, qui n’altère pas le tissu de la cravate.
Vient alors l’étape du montage (6), effectuée à l’aide d’une machine à coudre spécifique. La triplure en coton est placée au centre du tissu de la future cravate de manière symétrique. La machine va ensuite replier avec précision le tissu sur cette triplure. Sa largeur est cruciale : si elle est trop étroite, elle ne tiendra pas en place. Si elle est trop large, beaucoup de plis apparaîtront sur la cravate. C’est cette triplure qui va rigidifier et structurer la cravate pour lui donner sa main et sa tenue. C’est également la qualité de la triplure qui vous permettra de nouer votre cravate facilement et d’obtenir un nœud élégant !
(4) L’assemblage des pièces – (5) Le repassage de l’ensemble – (6) Le montage de la triplure à l’ensemble
La précision et l'expertise uniques des couturières
Une fois le montage effectué, la couturière effectue un travail de vérification pour s’assurer que les pièces ont été assemblées et alignées correctement. Elle plie et épingle ensuite la cravate dans sa forme définitive (7), qui doit être harmonieuse, symétrique et droite.
Dans le même temps, le passe-pan (8) sur le revers est préparé et cousu à 24cm de la pointe de la cravate. Ce passant servira à rehausser la tenue de votre cravate en y insérant le petit pan qui se situe à l’arrière de celle-ci.
Le revers est ensuite fermé et les points sont cousus délicatement afin de conserver la souplesse du tissu et fixer la soie à la doublure de manière discrète. Cette couture de revers (9) est réalisée par les couturières qui cousent et vérifient l’ajustement de l’entoilage. Pour finir, la couturière ajoute sa signature à la fabrication : le point bartak ou travetto en italien, qui assure une finition optimale et qui nécessite 18 passages du fil. Ce type de point de couture est unique : chaque couturière a sa propre manière de le réaliser. Un œil expérimenté est capable d’identifier la couturière qui a réalisé le point bartak d’un simple regard !
(7) Le pliage dans la forme définitive – (8) La couture du passe-pan sur le revers – (9) Les coutures finales
Les dernières retouches et finitions: des étapes primordiales
La cravate assemblée et cousue, il faut désormais y ajouter l’étiquette The Nines (10). Celle-ci révèle le soin apporté à la confection et démontre la qualité du produit fini.
L’étape finale consiste à examiner le produit terminé et à couper les derniers fils. Afin de vous offrir une qualité impeccable, l’inspection finale et le contrôle qualité sont réalisés deux fois. Le dernier repassage permet d’obtenir un rendu soigné. La cravate est désormais prête à être portée (11) !
Porter la cravate au XXIème siècle est un choix assumé, la qualité s'impose naturellement. Une fois votre cravate sélectionnée, il ne vous reste plus qu'à découvrir les différents noeuds de cravate.