Le retour des vêtements en lin pour homme

Depuis quelques années déjà, un tissu longtemps utilisé par nos ancêtres se fait une belle place sous le soleil. Cette matière, c’est le lin. Bon nombre d’entre vous ont certainement déjà remarqué ces grands champs de fleurs bleues notamment présents dans le nord de la France. Et pour cause, la fleur de lin est facilement reconnaissable dont le parfum subtilement poudré nous ramène en été. On s’éloigne un peu de la mode nous direz-vous… Embarquez avec nous pour découvrir tous les secrets du lin et son retour en force dans la mode homme parmi les différentes autres matières utilisées dans le textile. 

De l’Egypte antique à aujourd’hui : l’histoire du lin

Du côté de l’hexagone, on estime l’arrivée du lin au VI° siècle avant J-C avant d’atteindre son apogée au XVII° siècle dont l’utilisation était principalement textile - blouses, chemises, mouchoirs -. Le lin est progressivement remplacé par le coton, car il est plus facile à teindre et à nettoyer, à l’ère de l’industrialisation - XIX° siècle -. La production est finalement relancée après la Seconde Guerre mondiale en se familiarisant avec la mécanisation agricole..

Aujourd’hui, la France se place en tête de la production mondiale avec une surface cultivée d’environ 100 000 hectares par an. Cela représente 75% de la production mondiale dont les producteurs normands et picards sont très fiers - et on les comprend -.

Mais alors comment ces jolies fleurs bleues se transforment-elles en votre écharpe préférée ? Les fleurs de lin apparaissent entre le mois de juin et de juillet puis disparaissent dans le mois qui suit. Il faut ensuite attendre que le lin rouisse, c’est-à-dire qu’il sépare sa fibre textile et le reste de sa tige, et ce avant l’automne.

Ce sont ces gros rouleaux séchés et ficelés qui sont par la suite envoyés pour l’étape du teillage. Déplié, le lin est découpé en fins fragments puis peigné et étiré scrupuleusement pour former un long et soyeux ruban.

Vient ensuite l’étape du filage, soit dans un bain d’eau chaude, entre 60°C et 70°C afin de ramollir la fibre, soit à sec pour obtenir des fils plus épais utilisés pour fabriquer de la corde par exemple.

Le fil de lin est désormais prêt à être tissé seul ou mélangé avec d’autres fils comme du coton ou de la laine. Une fois cette étape terminée, il est teint, blanchi, imprimé ou apprêté pour lui donner son aspect final. Et voilà ! Quelques heures de travail plus tard, il sera métamorphosé en chemise, pantalon, sac, chapeau ou encore ceinture pour notre plus grand bonheur.

Si vous cherchez à vos habiller sans trop puiser dans les ressources de la planète, le lin sera inévitablement votre choix de prédilection ! Matière naturelle exemplaire sur le plan écologique, le lin a l’avantage d’être peu consommateur d’eau lors de sa croissance, moins que le coton par exemple. Les précipitations naturelles suffisent au bon développement de la plante et les engrais sont rarement utilisés.

Évidemment, lors de la fabrication et notamment pour l’étape du filage, il est nécessaire d’utiliser de l’eau pour assouplir la fibre mais le même bain d’eau est réutilisé plusieurs fois. Et comme on l’a dit plus tôt, le lin n’a pas besoin d’être artificiellement irrigué, ce qui aide à préserver des ressources en eau de la planète. Un bilan positif pour cette fibre quand on a conscience que l’industrie de la mode est l’une des plus polluante au monde.

Mais le lin n’est pas uniquement connu pour son style inimitable dans l’habillement ou la décoration. Du côté culinaire, les graines de lin sont elles aussi utilisées et très appréciées pour leur goût se rapprochant de la noisette. Pressé en huile, le lin possède aussi des vertus préventives des maladies cardiovasculaires et digestives. Finalement, cette plante délicate trouve aussi de l’utilité pour fabriquer du papier, des vernis ou des biomatériaux. Avec le lin, rien ne se perd, tout se transforme !

Le lin est sans conteste un des textiles les plus souples qui soit. En plus d’être très agréable à porter, il est aussi super-résistant et thermorégulant. En été, le lin conserve toute sa fraîcheur et éloigne l’humidité tandis qu’en hiver, il retient la chaleur. C’est donc l’allié idéal pour une balade à la plage en été ou pour promener son animal de compagnie tant il est respirant et agréable : avec lui, la transpiration se fera vite oublier. Petit plus de cette matière pleine de surprises : elle est anti-allergique. On peut donc dire au revoir aux acariens et autres joyeusetés. Si vous voyagez, une chemise en lin sera le parfait compagnon de route ou de vol : son aspect légèrement froissé lui donne un charme redoutable, qui reste imperméable à l’épreuve des transports. Le lin se veut naturel, confortable mais toujours distingué. Parfait pour des vacances sous le soleil les pieds dans l’eau.

Contrairement aux idées reçues, les vêtements en lin ne sont pas réservés qu’aux styles les plus casual. Ils sont idéaux aussi bien lors d’événements importants que pour se rendre au travail. Qu’ils soient de couleurs naturelles, comme le gris taupe clair, le beige ou le marron glacé, les pièces en lin sont aussi appréciables dans des tons plus vifs - orange vitaminé ou bleu azur - pour la saison estivale. Ils conviendront donc au bureau par temps chaud - quand le ciel sans nuage nuit quelque peu à la concentration -.

Le lin a la particularité de pouvoir s’adapter à vous et non l’inverse. Si vous optez pour une chemise, elle sera le parfait compromis entre détente et raffinement. Si vous penchez pour un total-look lin ample, variez les couleurs entre le haut et le bas et pensez à associer une ceinture pour éviter l’effet « sac » tant redouté.

Vous assistez à un mariage en cette saison estivale - ou durant les beaux jours d’automne, cela fonctionne aussi - ? Les costumes en lin ont également le vent en poupe cette saison. On vous recommande malgré tout de ne pas le choisir entièrement en lin mais un mélange lin/soie ou lin/coton pour qu’il se tienne bien et ne se froisse pas trop. Du blanc crème au beige sable, l’idéal est d’apporter sa touche personnelle avec quelques accessoires qui feront la différence. Des chaussettes jaune assorties à votre cravate en tricot de lin feront un mariage parfait. Les pièces durables en lin ont une place de choix dans notre dressing.

Cette matière reste l’in-démodable toute catégorie qui, malgré son utilisation ancestrale, réussit entièrement son coup de jeune !

Entretenir un vêtement en lin : là est le secret pour un style vraiment durable. Pour votre chemise, son avantage principal est qu’elle se lavera facilement - pas besoin de s’acharner sur une tâche tenace - en machine entre 30 °C et 40 °C. Séparez bien le blanc des autres couleurs, un incident est vite arrivé ! Limitez le cycle d’essorage à 600 tours pour limiter les frictions et ainsi ne pas abîmer la fibre. Préférez un séchage à l’air libre à un passage par la case sèche-linge, à l’ombre de préférence. Et pour le repassage, mettez votre linge à l’envers, repassez-le en l’humidifiant légèrement, un coup de fer chaud - 200 °C - et le tour est joué ! Nous vous conseillons pour finir de ne pas plier votre chemise, mais plutôt de la pendre sur un cintre.

Si vous souhaitez laver votre écharpe en lin, mieux vaut la confier à votre pressing de prédilection pour un nettoyage à sec. Pour le repassage, celui-ci se fera à 150 °C maximum pour ne pas l’abîmer. Il en est de même pour la cravate en lin, pressing obligatoire et on oublie, bien entendu, le repassage.

À l’instar d’un bon Bordeaux, le lin s’améliore et se bonifie avec le temps sans se déformer, s’altérer ou démanger pour rester au frais en toutes circonstances. Au fil des lavages, la fibre de lin va s’assouplir progressivement pour un toucher inégalable au contact de votre peau. Effet garanti !

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